MYTHOLOGIE CHINOISE

 La mythologie chinoise, très diverse et complexe, couvre 4000 à 5000 ans de civilisation. Elle comprend, en plus des légendes des Han chinois majoritaires, des légendes de plus d’une cinquantaine d’ethnies minoritaires, comme les Akha et les Miao.

 

Les mythes chinois sont réunis dans le Shanhaijing, Livre des monts et des mers ou Classique des montagnes et des mers composé entre les Royaumes combattants et les Han du IIIème au IIème siècle av. notre ère. Ces textes anciens racontent le récit de la création du monde par le géant Pan Gu et d’autres récis tels que celui de Nu Gua, la créatrice de l’humanité, de Yi, l’archer céleste, et de Yu, celui qui a mis fin au grand déluge. A ces mythes primitifs s’est ajouté un vaste panthéon de divinités provenant du taoïsme, du confucianisme, du boudhisme et des religions populaires, chacune avec ses propres histoires. Les dieux étaient censés vivent dans un ciel reproduisant la cour de l’empereur chinois et dirigé par le dieu suprême, l’Auguste de jade (déité taoïste).

 

 

 

Cosmogonie

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le géant Pan Gu (P’an Ku)

Avant la séparation du ciel et de la terre régnait le chaos, le vide, l'obscurité et les profondeurs insolubles de l'océan primitif. Du chaos sortit l'œuf originel, l'œuf de l'univers.

Dans cet œuf dormait P'an Ku, le premier être vivant. Son sommeil dura 18 000 ans. P'an Ku finit par s'éveiller et brisa la coquille de l'oeuf. Les éléments de la coquille volèrent en éclats à travers l'espace. Les plus légers et les plus purs, le Yang, volèrent vers le haut, le ciel clair, tandis que ceux qui étaient plus lourds et opaque, le Yin, tombèrent et créèrent la terre sombre.

P'an Ku s'étendait comme pilier sans fin du sol aux confins du ciel. Il grandit de dix pieds par jour en maintenant écartés le ciel et la terre. Pendant encore 18 000 ans, la terre et le ciel, ainsi séparés, se solidifièrent. Epuisé par son labeur, il put enfin se reposer en s'allongeant sur la terre et mourut.

Son corps immense se métamorphosa alors. De son corps naquit la terre. Sa respiration devint le vent et les nuages. Sa voix donna naissance au rugissement du tonnerre. De son souffle naquirent le vent et les nuages, sa voix se mua en tonnerre, son œil gauche en soleil, son œil droit en lune, ses cheveux et ses moustaches en étoiles dans le ciel. Les autres parties de son corps donnèrent naissance à des éléments constitutifs de la terre, comme les montagnes, les fleuves, les chemins, les plantes, les arbres, les métaux, les pierres précieuses et les rochers. De sa transpiration jaillirent la pluie et la rosée.

Dans une des variantes ultérieures, l’alternance des jours et des nuits est expliquée par le battement des paupières de P’an Ku.

 Yin et yang : Dans la pensée traditionnelle chinoise, le Yin et le Yang ne sont pas deux forces exclusives ou deux contraires fondamentaux; ils représentent une unité duelle qui rivalise entre elles dans un jeu d'échanges bien définis comme si chaque mouvement ou changement dans le monde leur était familier. Le Yin représente le féminin, l'accueil et l'obscurité : il est symbole de la lune et de l'eau. Le Yang est le masculin, le procréateur et la clarté : il est symbole du soleil et du feu. Le Yin et le Yang forment le «Tao», une organisation et un ordre bien établis qui constituent l'unité de l'univers. Le Tao est le concept chinois central qui domine l'ordre des choses. C'est la force dont provient toute chose.

 

La légende de la minorité Yi :

Un jour le Roi des dieux enjoignit au Roi-Dragon de planter un arbre Suoluo. Le Roi-Dragon s'exécuta et le soir même une fleur s'épanouit sur une des branches, donnant naissance à la lune.

Le Roi des dieux ordonna alors à son fils ainé de planter un deuxième arbre suoluo. Au milieu du jour, une fleur s'épanouit sur l'arbre, donnant naissance au soleil. Le souverain appela alors son deuxième fils et lui commanda de disperser dans l'espace quantité d'étoiles.

Puis il demanda au Roi des étoiles d'ouvrir la porte des vents et des eaux pour que naisse la brume et la rosée. Après la lune, le soleil, les étoiles, la brume et la rosée; les dieux construisirent le ciel et la terre. Ils firent le ciel en forme de chapeau de bambou et la terre en forme de pelle. Enfin ils firent tomber de l'arbre Suoluo toutes sortes de graines qu'ils dispersèrent sur la terre. Ces graines donnèrent naisance à tous les êtres.

Les trois grands systèmes de la pensée chinoise :

On ne retrouve en Chine ni cette opposition du divin et de l’humain, de l’homme et de la nature, si caractéristique de notre Occident depuis les Grecs, ni cette vision du monde comme création née du rite et entretenue par lui, et cette indifférence à la temporalité qui sont propres à l’univers mental de l’Inde. Tout au contraire de l’Inde, les Chinois gardent un étonnant sens pratique et jugent de la valeur des religions à leur efficacité.

La civilisation chinoise est traversée par trois grands courants spirituels : le confucianisme, le taoïsme et le bouddhisme. D’abord transmises oralement, ces trois doctrines reposent sur tout un ensemble de textes canoniques, connus sous le nom de jing, mot qui désigne les fils de la chaîne sur le métier à tisser :

- le Daodejing, ou Classique de la voie et de la vertu, est le texte fondateur du taoïsme.

- le Yijing, ou Livre des Mutations, est l’un des "Classiques" confucéens.

- Le terme de sûtra, discours de Bouddha, signifie lui aussi, en sanscrit, les fils du métier à tisser.

Loin d’être fermées les unes aux autres, ces trois approches se sont naturellement mélangées pour féconder le domaine de la pensée chinoise, tout comme celui de l’écriture.


Le confucianisme :

Ses règles ont été élaborées à partir de l'enseignement du penseur chinois Confucius (551-479 av. notre ère.) et des développements dus à ses disciples. Il place l’homme au centre de ses préoccupations et refuse de parler des esprits ou de la mort (comme le fond les religions qui parlent des dieux). Il a cherché à fonder une morale positive, structurée par les «rites» et par la «sincérité», qui permettent de vivre en société. Il voulait développer chez ses disciples l’esprit critique et la réflexion personnelle.

Le taoïsme :

Le fondateur légendaire de cette doctrine est un certain Laozi (Lao-tseu). Il aurait vécu au VIème siècle av. notre ère. Laozi signifie « ancien maître » ou « le vieux ».

Le taoïsme s’est défini par rapport au confucianisme qu’il considère comme son rival. Cependant, ces deux courants de pensée partagent le même objectif : atteindre la sagesse. Ils empruntent seulement des chemins différents pour y parvenir : tandis que le confucianiste restera par exemple en ville pour l’améliorer, le taoïste s’en remet à la recherche de la paix en quittant la civilisation pour revenir à la nature.

Le boudhisme :

Siddhärtha Gautama, le Bouddha historique (563-480 av. notre ère), a pénétré en Chine par la route de la soie. Ses débuts officiels datent de l'arrivée en 67 de deux moines à la capitale, Luoyang. Le bouddhisme s'adaptera en présentant la pratique religieuse comme bénéficiant non seulement à l'individu, mais aussi à ses parents et ancêtres, ainsi qu'à la société en général. Il définit, en intégrant des éléments taoïstes, une image claire du destin après la mort et indiqua des voies de salut. Le bouddhisme chinois appartient en majorité au courant mahâyâna (Grand Véhicule).


Anthropogonie

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Mythes fondateurs

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 Sites et monuments mythiques

 

La déesse créatrice Nu Gua (Nü Wa)

Lorque que le iel et la Terre s’ouvrirent et que le monde vint à l’existence, il n’y avait pas d’êtres humains. La déesse Nu Gua, au visage humain mais au corps de serpent, se sentant seule, prit de l’argile jaune et la façonna dans ses mains pour créer les premiers êtres humains. Ils vinrent à la vie, dansèrent et chantèrent. Nu Gua fut contente de ses créations et continua à en façonner, mais se fatigua bien avant que le monde en soit rempli. Nu Gua tira une corde à travers la boue et, lorsqu’elle la secoua, les éclaboussures se transformèrent en d’autres êtres humains. Ceux façonnés en argile jaune étaient des aristocrates ; ceux faits de boue étaient le peuple ordinaire, bien plus nombreux.

Son frère et époux, Fuxi, également à tête humaine et à corps de serpent, enseigna aux hommes les signes fondamentaux de l'écriture, les "huit trigrammes". Les signes graphiques sont disposés en cercle, formant un octogone. Chacun est composé de trois traits superposés, pleins ou brisés en leur milieu. Les traits pleins symbolisent le yang, le masculin, les traits brisés symbolisent le yin, le féminin, et, comme l'alternance de ces deux principes régit l'univers, l'alternance de leurs symboles régit l'écriture.

Les représentations graphiques de Nuwa la dépeignent en général moitié femme, moitié serpent. Elle est souvent accompagnée de Fuxi, tenant en main un compas alors qu’il tient une équerre (symbole repris dans la Franc-maçonnerie).

L'archer Yi (Youri) et des dix soleils :

Selon la mythologie chinoise, il y avait autrefois dix soleils, enfants de Di Jun, l’empereur du ciel d’Orient, et de son épouse xi He, la désse du soleil. Chaque matin, c’était au tour de l’un des soleils de se lever dans le ciel apportant lumière et chaleur aux hommes. Lorsqu’un soleil éclairait le monde, les neufs autres se trouvaient au lac Tangu, l’obscurité. Cependant, les dix soleils en avait assez de devoir se cacher et obéir, si bien qu’un jour, ils décidèrent de tous apparaître sur la Terre, en même temps. La chaleur fût insupportable : les cours d’eau furent asséchés, les champs brûlés, et les hommes se refugièrent dans les grottes.

Di Jun envoya sur terre son archer Yi, qu’il chargea de les menacer de ses flèches. Mais Yi, scandalisé par le terrible spectacle de la sécheresse et de la famine provoquées par les dix soleils, décrocha ses flèches aussitôt et abattit neuf d’entre eux. La température redevint normale. Les hommes purent sortir de leurs abris, labourer la terre, moissonner, chasser, réparer et construire leurs maisons. Ils menaient à nouveau un vie paisible.

Rendu furieux par la perte de ses fils, Di Jun chassa du ciel Yi et son épouse Chang E, les privant ainsi de leur immortalité. Yi se sut condamnée à nourrir avec son épouse et s’empara d’un élixir qui conférait l’immortalité à celui qui le buvait. Il souhaitait partager avec Change E, mais elle but entièrement, sans rien lui laisser. Elle s’éleva jusque sur la Lune où elle demeure depuis. Le taoïsme la considère comme la déesse de la lune.

 

L'Armée de Terre de Xi’an :

L'armée en terre cuite du mausolée de l'empereur Qin Shi Huangdi, qui couvre une surface d'environ 56 km², se trouve à proximité de la ville de Xi'an et il comprend le tombeau proprement dit, et les fosses où l'on a trouvé, l'armée de soldats et chevaux en terre cuite. Les fosses contiennent environ huit mille statues de soldats datant de 210 av. notre ère, qui ont presque toutes un visage différent, et de chevaux en terre cuite grandeur nature auxquels s’ajoutent dix mille armes de bronze. C'est «l'armée enterrée», destinée à garder l'empereur. Fait intéressant, tous les soldats de terre cuite sont dirigés vers l’Est de manière à affronter directement les ennemis de l'empereur Qin de la période des Etats en Guerre (475–221 av. notre ère). C'est en 1974 que la première fosse a été mise au jour par des paysans qui creusaient un puits.